Abstract
En tant qu’être sensible, à la fois sentant et senti, le corps ne cesse d’interroger les philosophes sur le sens et les enjeux de cette sensibilité, par laquelle chacun est toujours déjà en relation avec le monde, avec les choses, avec les autres. La relation érotique pose de façon cruciale la question de l’unité du sensible : si l’union des corps n’est pas unité, mais séparation, cette unité est-elle pour autant impensable? Où la situer? Plus fondamentalement peut-on penser l’être sensible du corps à partir d’une philosophie du sujet et de ses catégories (je/tu, moi/toi, le même/l’autre)? Ou faut-il adopter un point de vue plus large, celui de l’Être qui ouvre notre corps sensible à d’autres types de corporéité (artistique, politique, historique)? C’est l’occasion de croiser et de confronter les approches d’Emmanuel Lévinas et de Maurice Merleau-Ponty, pour tenter d’éclairer l’aventure à laquelle notre corps nous convie : et si le corps avait quelque chose à nous apprendre? Et s’il renouvelait la question du sens?