Abstract

Résumé Le présent travail de recherche retrace la scène mythique du Coup de l’éventail qui opposa le Dey d’Alger Hussein Pacha et le Consul français Pierre Deval en 1827. Nous examinons dans quelle mesure l’interprétation dudit incident pourrait entraver le recours à la sémiotique dans les études historiographiques en reposant sur les théories sémiotiques de Greimas, de Fontanille et de Zilberberg. L’analyse sémiotique des iconographies représentant l’incident a révélé à quel point ce dernier ne pourrait se désubjectiviser bien que Greimas ait déjà proposé de jumeler les deux étapes l’archivage et l’analyse qui devraient être menés par un actant collectif dans le but d’atteindre une «désubjectivisation totalitaire» des faits. S’ajoutant à cela la problématique du découpage temporel qui persiste, l’historien serait incapable d’étudier les modèles de transformation dans le même temps et dans le même ordre car les transformations jouissent d’un caractère irréversible. Or, les signes historiques sont exempts de virtualité, ce qui remet en cause l’intégrité du signe historique. Greimas espérait aboutir à travers le concept de simulacre à une forme du passé narrativisée et débrayée, l’énonciation va ainsi permettre de doter les éléments hétérogènes abondants du passé d’une valeur énonciative mais cela reste difficile à réaliser. Nous reconnaissons néanmoins que le ne pas pouvoir savoir épistémique est un composant légitime de l’incident historique.