Retrouver la puissance du texte biblique: Les attentes d'un philosophe
Abstract
Le christianisme a pu être défini comme la religion de l'histoire parce qu'il repose sur une Alliance scellée et vécue à travers des événements passés, sans cesse réactualisés dans le présent. Cependant, le surgissement de l'histoire comme discipline a paradoxalement abouti à une « déshistoricisation » de la foi. Les christologies élaborées en confrontation à la « deuxième quête » tentèrent de revenir à la conception historique de l'existence chrétienne, mais au prix d'une théorie de la « double vérité » qui tend à éluder la question de la vérité posée par le témoignage que le Nouveau Testament rend à Jésus-Christ. Pour dépasser cette difficulté, il importe de réévaluer ce qu'il en est de la scientificité des disciplines de l'histoire afin de renouer avec la conception « polémique » d'une vérité en procès qui s'atteste dans l'événement Jésus-Christ. Sur cette ligne, le systématicien reçoit la « vieille » question exégétique du Jésus historique, non comme une question de méthode, mais comme la question de la décision à laquelle tout le Nouveau Testament appelle : celle de l'identité de Jésus-Christ. Est-il cette figure à jamais disparue eet dont l'historien tente de reconstituer le passé dans une sorte d'exhumation qui jamais ne lui redonnera la vie qu'il a livrée ? Ou bien est-il le Seigneur Glorifié dont l'Ange affirme « Il est ressuscité, il n'est pas ici ».It was possible to define Christianity as a religion of history because it was based on a sealed Covenant and lived through past events, constantly re-actualized in the present. The rise of history as a discipline has, nevertheless, paradoxically ended up in a « de-historiazation » of the faith. The Christologies elaborated in confronting the « second quest » try to return to the historical conception of Christian existence, but at the price of a theory of « double truth », which tends to evade the question of the truth laid down by the testimony that the New Testament gives to Jesus Christ. To go beyond this difficulty, it is important to reevaluate one's position as regards the scientificity of the disciplines of history in order to take up again the conception « polemic » of a truth in process that is attested in the event of Jesus Christ. Along these lines, the systematician receives the « old » exegetical question of the historical Jesus, not as a question of method, but as a question of the decision to which the whole New Testament calls - that of the identity of Jesus Christ. Is he that figure that has forever disappeared and of which the historian attempts to reconstitute the past in a sort of exhumation that will never give him back the life that he gave up ? or rather is he the Glorified Lord of whom the Angel affirmed : « He is risen, he is not here »