Clio 23:119-143 (
2006)
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Abstract
Depuis le XIXe siècle et jusqu’à nos jours, l’expansion des activités physiques et sportives s’est accompagnée de différences et d’inégalités sociales. A fortiori parmi l’ensemble des femmes, rarement pensé comme étant un ensemble lui-même divisé et hiérarchisé. S’agissant de l’accès aux loisirs sportifs puis au sport, les rapports au temps et à toutes les formes de travail, les rapports au corps sont particulièrement différenciateurs pour elles. Jusqu’à la moitié du XXe siècle environ, le sport ne concerne, au regard des millions de femmes paysannes, ouvrières et petites employées, qu’une minorité d’aristocrates, de mondaines puis de jeunes femmes cultivées. Nombre d’institutions (le mouvement olympique, le sport ouvrier, les fédérations existantes) s’opposeront au développement de ces activités pour celles qui demeurent avant tout des mères destinées au foyer. La massification du sport ces dernières décennies s’accompagne d’une persistance des inégalités parmi les femmes, y compris parmi les plus jeunes.