Abstract
Cet article se propose d’analyser ce que la théorie cartésienne des passions doit à la conception montaignienne du phénomène passionnel. Les deux philosophes rejettent l’idée de l’âme tripartite et conçoivent une explication similaire pour les mouvements corporels indépendants de l’âme, qui se délie de la tradition aristotélicienne et scolastique. De même, chez les deux, l’imagination joue un rôle primordial dans le déclenchement et le contrôle des passions, dépassant ainsi tout effort de la volonté. Pourtant, l’aspect physiologique de l’explication mécaniste des passions distingue Descartes de Montaigne.