Abstract
Dans la préface à son anthologie de Virgile, Jean Giono raconte un souvenir d’enfance sans doute inventé par lui, l’expédition nocturne qu’il menait avec quelques camarades de collège pour aller voler des coings. Réécriture du vol de poires des Confessions d’Augustin, ce récit transforme l’expérience augustinienne du péché en une pure expérience poétique. Or, contrairement à l’interprétation la plus courante, nous voulons montrer que le texte sur le vol des poires n’a pas d’abord un objectif moral. C’est avant tout un texte littéraire, et un jeu avec la littérature romaine, par lequel Augustin montre ce que peut être la confessio laudis, la plus haute destination de la parole humaine.