Abstract
Sans la mort, arche du rien, exit, avec la philosophie, la question fondamentale de la métaphysique : pourquoi y a-t-il quelque chose et non pas plutôt rien? Depuis son commencement, la philosophie n’a cessé de s’affronter à la mort, n’a cessé d’essayer de la penser, hésitant entre un memento mori et un memento vivere. Mais se demander si la pensée de la mort nous invite à la jouissance ou à l’abnégation et si on peut apprendre à mourir sont peut-être questions oiseuses et indécidables. Pour sortir de cette indétermination, il faut sortir du cercle de la morale, distinguer d’abord le pur fait contingent de la mort, du mourir lui-même comme structure de l’existence humaine et reconnaître à la fois que, si nous ne cessons de lutter contre la mort et si, le plus souvent, nous lui tournons le dos, nous sommes, à elle, adossés et que, sans elle, nous ne ferions rien.