Abstract

Dans une tentative d’éclairer la problématique du rôle de l’écriture d’un journal intime dans la recomposition d’une image de soi de l’écrivain contemporain, nous abordons les écrits intimes de deux romanciers francophones: Claude Roy et Albert Cohen. L’analyse suit dans un premier temps les notations auto-réflexives pour passer naturellement, dans un deuxième temps, à l’investigation du poids des interrogations existentielles et métaphysiques dans l’écriture quotidienne et la saisie de soi. L’itinéraire de chaque écrivain est repris brièvement pour marquer les transformations du moi subies au long de la prise de notes journalières. Il semblait essentiel de remettre les questionnements ouverts dans une perspective théorique et d’accentuer le rôle du fragment ainsi que le fonctionnement du pacte autobiographique dans le cas du journal. En fin de comptes, le journal s’avère un type d’écriture particulièrement adapté aux tendances générales de l’époque, car, loin de reconstruire ou systématiser, il surprend la dynamique de l’évolution identitaire faisant place à une lecture ouverte