De oorsprong Van de zijnskennis volgens de H. Thomas Van aquino
Abstract
Le sujet de cet article est, plus précisément, l'origine de l'être en tant que connu, ou si l'on veut, de l'idée d'être, idée d'être qui s'exprime dans les premiers principes, comme S. Thomas le dit expressément. En fait ce sont donc les textes concernant l'origine des premiers principes qui font l'objet de cette étude. Ces textes, répandus dans toute l'œuvre de S. Thomas, se composent le plus souvent de deux parties conjointes : une première qui affirme le caractère inné de la connaissance des premiers principes, une autre qui déclare l'origine de cette connaissance comme dépendante des contenus sensibles, ou même comme procédant paf abstraction de ces contenus. Le sujet de cette étude se précise donc de la manière suivante : il s'agit de savoir comment ces deux affirmations si souvent associées dans les textes et qui à première vue du moins paraissent contradictoires, peuvent s'accorder. L'analyse des textes se divise par conséquent en deux parties. La première est consacrée aux textes qui affirment, explicitement ou implicitement, le caractère inné de la connaissance des premiers principes. Et comme les formules de S. Thomas précisent assez souvent que les premiers principes sont innés « in lumine intellectus agentis », ces premières analyses se poursuivent tout naturellement dans cette direction. Au bout de ce dernier examen déjà un accord possible entre l'innéisme des premiers principes et une origine dépendante des contenus sensibles semble se dessiner, l'acte de l'intellect agent se référant essentiellement aux contenus sensibles. La deuxième partie de l'analyse est alors consacrée à l'élucidation de la dépendance des premiers principes, dans leur origine même, vis à vis des contenus sensibles. Certaines formules de S. Thomas semblent insinuer une manière de concevoir cette dépendance qui confirmerait parfaitement la solution que les premières analyses nous avaient fait entrevoir. D'autres formules cependant paraissent exclure toute forme d'innéisme. La décision est amenée par une longue étude de la fonction que S. Thomas attribue respectivement à l'intellect agent et aux contenus sensibles dans le cas plus large de l'origine de notre connaissance du monde matériel. Cette étude confirme nettement l'interprétation des textes concernant la dépendance des premiers principes vis à vis des données sensibles dans le sens d'un accord avec l'innéisme tel que l'affirmait la première série de textes. Le joint de cet acord est la doctrine de l'intellect agent, dont on montre, en terminant, l'importance décisive dans l'ensemble de l'anthropologie thomiste, et, en même temps, la très haute valeur d'actualité