Abstract
En partant de quelques transformations sociétales majeures, et en s’appuyant sur la fiction romanesque française, l’article dessine deux grandes constellations imaginaires de la mobilité dans la modernité. La première associe le but du déplacement, l’existence d’un ailleurs, le goût de l’aventure, l’attitude de départ actif et le rôle de la mobilité comme logique de pouvoir. La deuxième, souvent en résonance avec les items précédents, souligne plutôt l’exigence de la mobilité pour la mobilité, la fin de l’idée de dehors, l’impératif de la fuite, la prolifération de l’expérience du départ passif, enfin, la centralité croissante de la mobilité dans le saisissement de la domination. Au terme de ce parcours, l’imaginaire de la mobilité apparaît comme une boussole privilégiée pour cerner les transformations de la modernité.The article tracks two major imaginary constellations of modern mobility, through the analysis of important social transformations, illustrated by certain French novels. The first joins the goal of mobility, the existence of an « elsewhere », the taste for adventure, an active departure, and the role of mobility as a logic of power. The second, frequently in relationship with the precedent, emphasizes the idea of mobility for itself, the end of elsewhere utopia, the need to run away, the multiplication of experiences of passive departure, and finally the growing link between mobility and domination. The mobility imaginary appears at last as a privileged compass to surround the transformations of modernity