Abstract
Les thèses que Proudhon développe sur les femmes, l’amour et le mariage n’expriment pas seulement sa misogynie personnelle, elles remplissent aussi une fonction centrale dans sa théorie de la justice. Le mariage en effet, qui suppose la supériorité de l’homme sur la femme, est l’institution originelle sans laquelle la dignité humaine aboutirait à la guerre de tous contre tous. Condition de leur complémentarité, l’inégalité foncière entre femmes et hommes sanctifiée dans le mariage rend seule possible l’émergence d’une société d’hommes libres et égaux.