Abstract
Vladimir Jankélévitch prétend qu’il n’a pas écrit une philosophie politique à la mesure de son engagement politique. Il semble bien qu’il en soit ainsi et rares sont les commentateurs de son œuvre qui ont traité de cet aspect de sa pensée. Le but de cette réflexion est de tenter de mettre fin à ce jugement en reprenant des analyses éparses qui forment en réalité une pensée politique précise et forte. Le philosophe a pris des positions, a affirmé des principes qui, selon nous, déterminent une pensée paradoxale de la politique, une pensée politique qui secrète en elle sa propre contradiction, ce que l’auteur a nommé le déchirement. En reprenant une expression de G. Simmel, nous soutiendrons que la pensée politique de V. Jankélévitch exprime la tragédie de la politique.