De atheistische arbeidsontologie Van Jules Vuillemin

Tijdschrift Voor Filosofie 25 (2):341-411 (1963)
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Abstract

Cet article est une étude critique de ce que nous avons appelé la „première période” dans la pensée philosophique de J. Vuillemin. Après s'être occupé des problèmes plutôt „classiques” de la philosohie, sa réflexion a pris pour ainsi dire un nouveau départ et un objet très spécifique : la logique et la critique des sciences exactes. C'est là d'ailleurs une des raisons, paraît-il, qui ont motivé son élection récente comme professeur au Collège de France, où il enseigne la „philosophie de la connaissance”. Nous nous sommes donc bornés aux œuvres philosophiques avant cette „période logique”, et nous avons tâché d'en trouver l'unité profonde, l'inspiration centrale qui devait nous fournir le principe d'intelligibilité de toute la pensée de Vuillemin. Sa réflexion prend son départ dans la „Révolution copernicienne” de Kant qui, selon lui, a donné à la philosophie sa véritable base et son fondement : la finitude humaine. La philosophie, pour notre auteur, c'est l'humanisme athée, c'est-à-dire une connaissance fondée et donc une „justification” de la réalité humaine toute entière par cette réalité même et en excluant tout appel à un Dieu absolu et transcendant. En d'autres termes, la philosophie c'est la „défaite de Dieu par l'homme”. Vuillemin prétend pouvoir résumer l'histoire de la philosophie moderne comme une „lente et pénible élaboration de l'humanisme athée”. Il y aperçoit d'abord la philosophie héritière de Kant qui, en partant du Cogito ou du sujet transcendental, espère conquérir le fondement fini dont nous avons parlé ; mais elle a échoué toujours et elle a, selon lui, atteint l'échec définitif dans la „philosophie tragique” de Heidegger et de Sartre, qui livre l'homme et l'entreprise humaine à l'absurdité et au Sein-zum-Tode. La raison de cet échec inévitable, on la trouve dans le point de départ lui-même de ce courant philosophique : dans le Cogito. En se cantonnant dans le Cogito, dit Vuillemin, quelle que soit d'ailleurs la manière dont on le définit, on se coupe irrémédiablement du monde et on ne peut jamais récupérer d'une manière valable l'unité originaire du sujet et de l'objet et la „finitude constituante”. Il faut, par conséquent, trouver à la réflexion philosophique un autre point de départ et un autre fondement. Ce seul fondement valable, Vuillemin croit l'avoir trouvé dans le travail humain et, historiquement, dans le matérialisme historique et dialectique de Marx. En s'inspirant de Marx et, plus particulièrement, d'une certaine „transformation” de Marx dans la phénoménologie existentielle de Merleau-Ponty, Vuillemin alors tâche d'élaborer une „ontologie du travail”. Le travail humain, dit-il, est le „texte unique, mais d'une inépuisable richesse”, dont la lecture conduit à la compréhension et la justification immanente de l'existence humaine. C'est le travail qui opère la „genèse ontologique”, c'est-à-dire qui transmue le besoin vital en liberté humaine, qui fait naître et progresser le temps et l'histoire et qui fonde l'intersubjectivité et la communauté humaine ; c'est le travail encore, qui constitue la signification justificatrice de la particularité dans „l'universalité concrète” dans toute situation historique et qui fait que l'homme soit „l'origine du temps” et le maître de l'histoire et du progrès. C'est le travail, enfin, qui nous fait remporter la victoire sur la mort, ce suprême défi de la finitude qui paraît nous arracher tout fondement de notre propre existence humaine. „Par le travail”, dit Vuillemin, „nous triomphons de la mort, du mal et du divin... Par lui les civilisations apprennent qu'elles sont immortelles”. La dernière partie de cette étude est consacrée à la critique de cette conception philosophique. Elle démontre que l'histoire de la philosophie moderne ne se laisse pas réduire à la „conquête de l'essence athéiste” de toute philosophie. Elle souligne la faiblesse de cette „philosophie de la mort” qui ne donne nulle solution au problème de la mortalité et se limite trop exclusivement à l'évaluation de l'acte de mourir. En analysant le concept de „travail” chez Vuillemin, on en accuse l'extension démesurée, qui paraît la conséquence d'une espèce de „mystique du travail” et qui menace de rendre ce concept philosophiquement inutilisable ; enfin l'athéisme sur lequel prétend se fonder cette „philosophie de la finitude” paraît injustifiée, parce que, à notre avis, le problème de Dieu ne peut être posé et résolu qu'au niveau d'une vraie métaphysique qui est ici absente

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