Abstract
Les chapitres I 4 et IV 3 des Mémorables, où Socrate expose une téléologie anthropocentrique et une conception élaborée de la providence divine qui gouverne l’univers, ont exercé une profonde influence sur les stoïciens. Les Anciens ont reconnu cette influence, mais les Modernes ont tardé à la reconnaître, tantôt parce qu’ils ont considéré que ces chapitres des Mémorables étaient en réalité des interpolations d’origine stoïcienne, tantôt parce qu’ils ont attribué à Diogène d’Apollonie la téléologie exposée par Socrate. Fort heureusement, les commentateurs récents ne cherchent plus à déposséder Xénophon de la paternité de ces deux chapitres et l’on peut donc tenter de déterminer quelle fut leur postérité chez les stoïciens. L’étude qui suit s’applique à mettre en lumière les nombreux recoupements que l’on observe entre le texte des Mémorables (I 4 et IV 3) et le livre II du De natura deorum de Cicéron, où Balbus expose longuement la théologie stoïcienne. Il appert que l’influence des Mémorables sur ce texte de Cicéron est beaucoup plus considérable qu’on ne l’a reconnu jusqu’à maintenant.