Abstract
La théologie trinitaire contemporaine s’est emparée d’un « analogon » qui s’est imposé dans la période moderne comme un étalon rationnel pour penser, à partir du Père, la distinction des processions du Verbe et de l’Esprit, l’une selon le mode qui revient à l’acte d’intelliger par production d’un Verbe, l’autre selon le mode qui revient à l’acte d’aimer par inclination volontaire. Hans Urs von Balthasar, soucieux de ne pas faire tort à la « taxis » trinitaire, cherche néanmoins à se délester d’un schème métaphysique trop contraignant, ne laissant à la source scripturaire qu’une place infirme compromettant ses virtualités expressives. D’une certaine manière, le théologien reprend la main sur les usages conceptuels jugés défectueux au regard de la règle de foi.