Abstract
Resume Tout au long de sa vie Reinhart Koselleck a insisté sur son appartenance à une génération marquée par la guerre et par une défaite l’une et l’autre inscrites dans une ère concentrationnaire et postconcentionnaire pour laquelle l’expérience primaire est la condition essentielle de tout travail critique de l’historien et du mémorialiste. L’article décrit les étapes de ce parcours intellectuel, qui aurait dû aboutir à la rédaction d’une Historik, une théorie de l’histoire, qu’il n’a jamais écrite. Quelle a été surtout le rôle du débat autour de l’Etat séculier et de l’historicité du droit, tel qu’il s’est développé au cours des années 1950 dans les cercles autour d’Ernst Forsthoff et de Carl Schmitt? Quelle forme prendra-t-il sous la pression de l’évolution de la société civile au cours des deux décennies suivantes pour se concrétiser finalement dans une réflexion autour de la notion de « travail de mémoire », dont l’enquête sur l’iconographie des monuments aux morts constituera la dernière étape dans le parcours de l’historien.