Abstract
L’une des difficultés propres à la réception de la pensée henryenne réside dans la possibilité de la situer précisément dans l’histoire de la phénoménologie avec laquelle, tout en en héritant, elle a délibérément voulu rompre. L’objet de cette étude est de contribuer à faire droit à cette exigence en suivant la voie, trop peu empruntée, de la réforme puissante proposée par Michel Henry de la problématique fondatrice de la différence du mondain et du transcendantal – et corrélativement, des attitudes naturelle et phénoménologique. Après avoir rappelé la fonction fondamentale de cette différence dans le dispositif phénoménologique et insisté sur sa charge problématique résiduelle, nous nous proposons donc d’élucider son traitement henryen – au prisme de la thèse selon laquelle une telle différence s’avérerait finalement « inessentielle » – avant d’en dégager la portée quant à la compréhension de l’œuvre henryenne en général.