Abstract
La controverse et le débat sur la phénoménologie transcendantale de Husserl et l’ontologie fondamentale de Heidegger sont devenus un thème central des révisions philosophiques, en grande partie et d’abord grâce aux efforts de philosophes tels que Ludwig Landgrebe, Eugen Fink et Roman Ingarden. Jan Patočka, lui aussi, a apporté une contribution importante au débat, qui n’est malheureusement pas toujours reconnue. Il présente une analyse fondamentale de la phénoménologie asubjective selon laquelle les philosophies de Husserl et de Heidegger n’ont pas entièrement réussi à surmonter le cartésianisme et selon laquelle ces dernières n’ont pas donné les mêmes réponses à la question du fondement dernier de l’apparition de l’apparaissant. L’auteur de cet essai examine leurs contradictions de manière assez détaillée. Plus précisément, il vise à démontrer l’importance des critiques de Patočka pour comprendre sa doctrine non cartésienne de la phénoménologie asubjective, qui s’est en fait formée en opposition aux apparentes insuffisances tant de Husserl que de Heidegger. Le lecteur peut maintenant voir en détail comment Patočka lui-même cherche à y remédier dans sa pensée ultérieure et comment on peut échapper au péril du subjectivisme. Avec ces considérations en arrière-plan, cet exposé présente la phénoménologie asubjective comme une méthodologie philosophique viable et pertinente.