Abstract
« L’une des manifestations principales de l’emprise du néolibéralisme autoritaire sur la vie des individus consiste dans la destruction des systèmes publics d’éducation ayant pour fonction de former le citoyen et d’émanciper l’homme. s’agit-il seulement d’un échec des politiques d’éducation? Ou ne s’agit-il pas plutôt de projets de non-éducation? La philosophie de Theodor W. Adorno permet de penser les conditions de ce que nous appelons ici la non-éducation, en suivant une approche critique, négative et dialectique. Nous en actualisons, dans cet article, plusieurs thèmes, permettant d’éclairer la situation présente : 1) la pensée mythique, 2) l’industrie culturelle, 3) les pratiques autoritaires. À cela s’ajoute une condition portant sur 4) les tabous liés à la sexualité. certes, lorsqu’Adorno traite de l’éducation et de l’émancipation, la question de la sexualité – ou de sa répression – n’apparaît pas au premier plan. permet-elle de mettre au jour des limites du projet critique lui-même? Ou d’éclairer certains tabous qui lui seraient inhérents, lesquels refléteraient aussi certains tabous du monde enseignant? »