Abstract
L’article porte sur la notion de totalité dans la critique par Pierre de Jean Olivi des relations entre l’âme et le corps dans la psychologie thomiste. En critiquant Thomas d’Aquin, Olivi s’attaque à un point faible de sa psychologie : d’un côté, Thomas conçoit l’âme comme le principe de la vie étroitement connecté au corps humain, et de l’autre, il conçoit l’âme intellective comme un être subsistant par lui-même. Selon Olivi, l’unique manière selon laquelle l’âme est censée être essentiellement présente au corps selon Thomas d’Aquin ne peut convenir à ces deux supposées propriétés de l’âme : information du corps et subsistance. Olivi abandonne donc le holenmérisme thomiste, selon lequel l’âme humaine est essentiellement présente comme un tout dans chaque partie du corps. Un résultat important du traitement olivien de la totalité est sa conception anti-aristotélicienne de l’intellect : Olivi le conçoit comme un être susceptible de plus et de moins et de mouvement, selon un mode semblable à celui des corps physiques. Cette définition d’une anima intellectiva pouvant se mouvoir par elle-même, et par conséquent libre, est au cœur d’une éthique volontariste.