Clio 10 (
1999)
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Abstract
Cet article explore la question du travestissement et de la représentation du corps dans trois livres de Monique Wittig : Virgile, non, Les Guérillères, Le Corps lesbien. Dans Virgile, non, l’apparence féminine est un accoutrement humiliant, signe de servitude, qui efface le corps de chaque individu au nom du mythe de la femme. Les lesbiennes qui ont fui l’enfer hétérosexuel, comme les héroïnes des Guérillères cherchent une apparence qui donne à voir qu’elles ne sont ni des femmes ni des hommes. Mais cet au-delà des sexes impensable ne peut prendre forme que dans la littérature. Il prend forme notamment dans le texte le plus poétique de Monique Wittig, Le Corps lesbien, qui fait voler en éclat les représentations traditionnelles du corps féminin et lui substitue un corps en mutation constante, polysémique, au-delà de l’unité comme du binaire.