Abstract
Résumé À partir d’une réflexion initiée par une petite forme donnée au théâtre de la Cité internationale en juin 2009 (Au bois dormant), l’étude vise à établir que l’instauration d’une mise en commun et d’un temps commun lors de la représentation n’implique pas l’existence d’une véritable « communauté ». Prolongeant le souci de l’« adresse » et du public sur lesquels s’interrogent les milieux de théâtre, elle se demande ce qu’est un « public » et ce qu’il en est de la communauté créée par le fait d’être réuni. Cette question invite à repenser l’articulation du public et du privé, de l’intime et du social. Or dans le monde moderne, le privé ou l’intime s’oppose au social et non au politique dont il partage l’éviction ou l’oubli. Le dispositif théâtral propose paradoxalement de mobiliser la sphère de l’intime, mais en présence d’autrui, sans toutefois vouloir mettre en place une « communauté théâtrale ». C’est en ce sens qu’indirectement sa leçon revêt une dimension philosophique, éthique et politique.