Foi et raison selon Edith Stein
Abstract
La foi pour Edith Stein est d'abord un fait; aussi loin de la neutraliser dans une sphère étrangère à la raison, elle s'est attachée à penser la relation qui les unit. L'analyse phénoménologique de l'angoisse et du don l'a conduite tout d'abord à retrouver la distinction de Denys l'Aréopagite entre la théologie positive, rattachée à la révélation, et la théologie négative, qui souligne l'incommensurabilité entre Dieu et la création. La philosophie et la foi traversent toutes deux cette distinction, la première permettant une connaissance de Dieu certaine mais limitée alors que la seconde transcende ces limites mais doit être confortée dans son élan. La foi se révèle alors source d'une connaissance d'un genre particulier, qui vient compléter la raison naturelle et la guider sur son propre chemin, une connaissance spécifique qui sera dite 'obscure' car certaine mais non-évidente, au sens où nous ne pouvons connaître Dieu qu'à notre mesure. Il faut donc comprendre la foi comme une croyance, au sens d'un libre consentement de la raison, distingué de la simple opinion, liberté qui implique la possibilité de l'athéisme