Abstract
RésuméDans son analyse des propositions hypothétiques, conditionnelles et disjonctives, Ibn Sīnā suggère que ces propositions peuvent être quantifiées et présente dans la section VI de son traité un système hypothétique contenant les propositions conditionnelles, qui est exactement parallèle à la syllogistique des propositions catégoriques et utilise les mêmes règles de conversion et les mêmes démonstrations. Dans la section VII, il présente quatre listes de propositions hypothétiques quantifiées dont les composants sont eux-mêmes quantifiés et affirme que les relations du carré aristotélicien des oppositions valent pour ces propositions. Par ailleurs, il affirme que certaines propositions conditionnelles universelles affirmatives sont équivalentes à certaines universelles négatives dont les conséquents sont opposés, et également à certaines propositions disjonctives. Le problème est que ces thèses sont incompatibles entre elles, car elles requièrent deux lectures différentes de la proposition conditionnelle universelle affirmative, qu'Ibn Sīnā ne distingue pas clairement. Dans le présent article nous résolvons le problème en distinguant explicitement entre ces deux interprétations et en montrant que la première valide la conversion de l'universelle affirmative et les relations du carré des oppositions ainsi que tous les modes admis, alors que la seconde valide la règle de contraposition et les équivalences énoncées par Ibn Sīnā, ce qui rend compte des affirmations d'Ibn Sīnā et rend le système cohérent.