Abstract
Résumé La notion de la « personne » est devenue aujourd’hui une notion très floue. D’une certaine manière, il s’agit d’une notion qui paraît n’avoir d’autre pertinence que l’usage qui en est fait pour légitimer, ou invalider, telle ou telle position concernant des problèmes éthiques contemporains. Mais un tel usage s’avère insatisfaisant, faute de pouvoir interroger vraiment la relation que cette notion entretient avec celle de « nature », que l’on précise au besoin comme étant humaine. Or, dans l’histoire du monde, il existe un étant, Jésus de Nazareth, dont il est affirmé que, pour lui, le rapport entre nature et personne ne va pas de soi, comme cela semble être le cas pour les autre hommes. Ce rapport est posé d’une manière très singulière par la théologie catholique, plus précisément par le Concile tenu à Chalcédoine en 451. L’interrogation de ce texte conciliaire peut, dans un premier temps, inquiéter la philosophie en rendant délicat, voire incertain, le rapport entre « nature » et « personne ». Mais nous pensons qu’en se laissant inquiéter de la sorte, la philosophie peut trouver une voie nouvelle pour penser la « personne », au-delà des masques qui, traditionnellement, en tiennent lieu.