Dialogue 37 (1):173-174 (
1998)
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Abstract
Le premier texte, traduit sous le titre Ethics, comporte deux livres dont le second, très bref, est incomplet. Dans le premier, Abélard traite essentiellement de questions qui tournent autour de la notion de faute morale. Il tente d’abord de préciser la nature exacte de cette faute, ce qui lui permet notamment de la démarquer du désir ou de la volonté mauvaise, du vice et de l’acte funeste. Le péché est alors proprement défini comme étant le fruit d’un consentement à ce qui ne convient pas, qu’Abélard ramène finalement à un mépris de Dieu, à un mépris de sa volonté s’entend. Maître Pierre signale par la suite les trois principales étapes — penitence, confession, atonement — qui nous permettent sinon de nous détacher entièrement de nos fautes commises, du moins d’accomplir les gestes qui en atténueront la portée. La très brève section du second livre de l’Ethica est consacrée à la notion de vertu qui est définie, dans la lignée aristotélicienne, comme un état excellent de l’esprit. Ce qui retient habituellement le plus l’attention des historiens de la pensée dans cet ouvrage est l’accent mis à la fois sur la notion de consentement au mal, qui distingue clairement la faute morale d’autres manifestations humaines mauvaises, ainsi que sur celle d’intentio qui n’est le plus souvent que le pendant du consentement dans le bien.