Abstract
Cet article plaide en faveur de l’unité de la philosophie kantienne de l’histoire qui apparaît trop souvent scindée en deux lectures antagonistes : l’une qui fait de l’histoire le lieu du développement continu de la disposition morale de l’homme, l’autre qui ne perçoit au contraire dans l’histoire qu’un progrès politique et juridique. Notre intention sera alors de présenter l’histoire comme le lieu où s’effectue chez Kant la réconciliation entre la moralité et la politique. Nous verrons à cet égard que la position intermédiaire qu’occupe l’histoire lui confère par rapport au développement de l’espèce humaine une dimension pédagogique indéniable. A travers l’établissement d’un État de droit, l’histoire favoriserait donc l’émergence d’une culture de l’autonomie et de la liberté, préparant l’homme à réaliser sa tâche morale qui consiste dans l’accomplissement d’une communauté éthique du genre humain.