Abstract
Les articles essentiels de la religion chrétienne doivent être, pour Locke, accessibles à tous et suffire au Salut. Ce souci de simplification a été rapporté à sa vision de la société, les gens modestes devant se contenter de croire et de rester à un bas niveau de rationalité : les thèses, encore vivaces, de C. B. Macpherson font d’une telle religion un moyen de contrôle des mœurs et de maintien des pauvres dans l’obéissance. Locke les supposerait incapables d’un comportement moral autonome. Mais cette simplification est liée à la volonté de séparer la partie pratique du christianisme de sa partie spéculative et de favoriser ainsi la tolérance mutuelle. Et la religion prêchée par le Christ est adaptée, au-delà des conditions sociales, à la faiblesse de la nature humaine. Chacun – à la place où il se trouve – est capable d’user suffisamment de sa raison pour travailler à son Salut.