Abstract
La réforme des établissements pour mineurs sous main de justice entreprise en 1945 exclut tout usage de la violence physique. Les textes officiels, les articles de la presse généraliste ou professionnelle relèvent tous ce rejet de la manière forte et vantent la nouvelle pédagogie. Si l’on délaisse ces sources imprimées et que l’on explore les archives comme les rapports d’inspection, les comptes rendus d’activité, les dossiers des personnels et ceux des mineurs, on perçoit alors l’écart entre les pratiques effectives et les nouvelles normes promues par les autorités. L’auteur a mené l’enquête à l’« internat approprié de Chanteloup », la structure de l’éducation surveillée la plus susceptible de rejeter les « violences pédagogiques ». Pourtant, là aussi elles subsistent et l’on mesure la force de l’habitude et la lenteur de certaines transformations dans le champ de l’éducation.