De ware redekunst volgens Platoon's Phaidros

Tijdschrift Voor Filosofie 25:651-687 (1963)
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Abstract

Le débat engagé dans le Phèdre à la suite des trois discours, constitue une enquête dialectique qui ne se limite pas, comme dans le Gorgias, aux seuls genres étudiés par les rhéteurs et sophistes, à savoir l'éloquence du barreau et de la tribune politique. Il examine toute la rhétorique en tant qu'art de conduire ou de provoquer l'âme. Tout discours, à quelque genre qu'il appartienne, est sujet à contradiction : en rhétorique comme en dialectique celui-là est le meilleur qui voit la vérité, parce que, connaissant le pour et le contre, le vrai et le semblant de vérité, il saura défendre l'une et l'autre thèse. C'est là une doctrine reçue dans l'Académie. Pour la mettre en évidence Platon a recours à l'exemple des trois discours. Celui de Lysias, faute d'avoir établi une définition qui en soit le principe ou commencement, manque de suite et „nage à rebours". Les deux discours de Socrate posent un principe. Dans le premier une définition conventionnelle de l'amour le conduit à blâmer celui-ci, à juste titre. Vrai en lui-même, ce discours devient faux du moment qu'on lève la convention : or, dans le cas présent, il faut la lever, parce qu'elle méconnaît le divin. Sur l'intervention du „ signe" avertisseur, Socrate le corrige et le complète par le second discours, dont le principe n'est plus conventionnel et hypothétique, mais absolu : l'âme, principe moteur de tout. Nous avons ici l'antilogie parfaite qui repose sur l'unité de formes opposées, „l'un qui s'épand en multiplicité". Platon a choisi comme sujet l'amour parce que c'est lui qui, en tant qu'intermédiaire, unissant l'humain et le divin, réalise éminemment cette unité-multiplicité. L'exposé de la méthode diérétique contient bien des éléments que nous retrouverons dans les dialogues métaphysiques, mais nous aurions tort de la confondre avec celle du Sophiste, qui opère sur des notions „humaines" et a comme but de définir la forme indivisible en la cernant par une chaîne de divisions dichotomiques. Ici, grâce au mythe, il opère la jonction avec le trancendant, et il prouve que, par son caractère antilogique, le discours complet correspond à la structure de l'être un et multiple en affirmant l'unité et la contrariété des formes non-homonymes qui la constituent. Ce ne sont donc pas des exercices de dialectique formelle opérant sur de purs concepts. L'unité en question est réalisée dans l'ordre transcendant des Idées et c'est la réminiscence qui nous permet de la saisir et de reconnaître ainsi les rapports logiques et ontologiques à la fois entre les choses perçues. Cette méthode, nous devons la suivre „ pour être à même de parler et de penser". En fondant la rhétorique sur la dialectique, Platon entend reléguer au second plan les facteurs émotionnels que, sous l'influence du théâtre, la rhétorique attique d'inspiration Gorgienne avait mis en évidence comme constituant l'essence de la rhétorique. Après avoir, ici, revendiqué pour la dialectique la place qui lui revient, Socrate nous dira dans la suite ce que valent ces moyens et quel parti on peut en tirer. Il importe de bien distinguer ces deux thèses, comme Platon a eu soin de le faire. La première nous renvoie à la dialectique, la seconde à la philosophie de la nature.

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