Lois régissant les phénomènes. Légalités noématiques, noétiques et hylétiques
Abstract
Des recherches menées ces quinze dernières années sur les différentes inflexions qu?a subies la philosophie de Husserl au cours de l?élaboration progressive de la pensée phénoménologique, je tire aujourd?hui la conviction suivante : entre les recherches psychogénétiques de la thèse d?habilitation, le tournant antipsychologiste des Prolégomènes à la logique pure , le virage transcendantaliste amorcé dans les Idées directrices et le retour en force des considérations génétiques ? psycho-génétiques, mais aussi anthropologiques et pragmatistes ? des derniers travaux husserliens, il faut moins voir une série de ruptures doctrinaires dues aux influences successives de l?empirisme de Hume, Brentano et Stumpf 1 , du platonisme de Bolzano, Lotze et Frege, de l?idéalisme subjectif de Descartes, Kant et Natorp, puis de nouveau de la tradition empiriste, que l?élaboration progressive d?un nouvel empirisme , lequel, pour ne pas sombrer dans le psychologisme et le scepticisme, se devait toutefois de passer par l?affirmation de l?objectivisme sémantique autant que par la fondation transcendantale de ce dernier. Pour le dire bien trop brièvement ? mais j?ai eu l?occasion de suggérer cette lecture dans des textes antérieurs 2 ? , on peut penser que la distinction nette des lois qui caractérisent les actes psychiques et de celles qui caractérisent leurs contenus , puis ensuite l?affirmation d?une certaine