Abstract

L’effet origénien d’interpréter le Prologue johannique dans le cadre d’une métaphysique platoniste aplatit les contours de la narration biblique et en perd le caractère événementiel. Des tensions profondes entre personnalisme biblique et recherche de principes cosmiques condamnent la pensée et l’écriture d’Origène à un va-et-vient mobile entre deux registres qui ne concordent jamais dans une synthèse stable. La meilleure réponse à cette tension, pour un lecteur contemporain, serait d’entreprendre un pas en arrière de la phénoménalité contemplative du monde johannique, en dépassant les cadres de pensée qui chez Origène semblaient s’imposer obligatoirement.Origen’s effort to interpret the Johannine Prologue in the framework of a Platonist metaphysics flattens the contours of the biblical narration and loses its event-character. Deep tensions between biblical personalism and the quest for cosmic principles condemn Origen’s thought and writing to a mobile to-and-fro between two registers that never harmonize in a stable synthesis. The best response to this tension for a contemporary reader would be to undertake a step back to the contemplative phenomenality of the Johannine world, overcoming the frames of thought which for Origen seemed obligatory