Abstract
La réalité se révèle singulièrement par le « faire instauratif » de l’art, qui lui donne pleine « présence ». Le monde est œuvre à faire : réserve de virtuels, de fantômes à accomplir. L’art, révélateur privilégié du multi-réalisme et son onto-poïétique, réponse à cette polyphonie du fantomal. Sauver l’amorphe a un sens ontologique. Par instauration d’une forme harmonique « questionnante », mais aussi de modes d’existence fictionnels. La poïétique ouvre donc à une énigme en trois volets : « Qu’est-ce qu’une œuvre d’art? », « Qu’est-ce qu’une fiction? », « Qu’est-ce que la réalité? ». Qui convergent dans « l’univers filmique ». La « présence filmophanique » procède d’une triple harmonisation : de l’ intermédialité esthétique, de celle-ci aux aspects diégétiques et profilmiques de la fiction, le tout, à l’œuvre instaurée pour la finalité spectatorielle. Le spectateur n’est pas récepteur passif, mais agent participatif de la co-instauration. Créatrice de monde, la fiction filmique questionne le monde en réalisant l’ontologie de l’être comme multimonde et rouvrant l’interrogation philosophique sur les modes de « l’accomplissement humain ».