Abstract
Parmi les nombreuses dimensions de l’identité collective, cet article examine celle de l’identité en tant qu’instrument rhétorique. Le repère identitaire est précisément un exemple d’efficacité pragmatique. Afin d’expliquer un tel pouvoir, un modèle hypothétique des catégories d’identité sera présenté. Ses éléments constitutifs forment quatre dimensions principales : position, désindividuation, exclusion et protection cognitive. L’identité narrative ainsi définie devient équivalente à une idéologie informelle . En tant que rhétorique constitutive , la construction narrative de l’identité transforme la tautologie autoréférentielle en stratégies de discrimination, d’épuration et d’extermination du porteur d’altérité. Les violences massives du siècle passé – totalitarisme, colonialisme, ethno-nationalisme – sont tributaires du paradigme identitaire