Abstract
Levinas est traditionnellement perçu comme une voix critique à propos de la pensée de la totalité de Hegel et, ainsi, comme un philosophe qui cherche à dénoncer la négation de toute différence dans la pensée de l’identité, que ce soit dans l’unité de la vie, de l’esprit, du savoir ou du concept. Or, le paradoxe de Levinas est de critiquer Hegel tout en réinterprétant et en s’appropriant certains de ses concepts fondamentaux. Plus particulièrement, c'est le cas avec la radicalisation de la puissance du négatif. Il s’agit donc de s’interroger sur l’effort de Levinas pour développer une forme intrinsèque à la dialectique hégélienne que Hegel aurait entrevue sans développer dans sa philosophie, encore trop enracinée dans une métaphysique que Levinas tente de quitter. Ce faisant, il s’agit d’éclaircir si l’on peut même parler d’une dialectique négative lévinassienne.