Abstract
Résumé Cet article vise à réexaminer le « scepticisme » de Marius Victorinus, tel que l’avait défini Pierre Hadot, en s’appuyant principalement sur le Commentaire sur le De inventione. On constate que Marius Victorinus y infléchit le propos de l’Arpinate ; dans cet ouvrage antérieur à sa conversion, la condamnation sans appel de l’opinion, liée au monde des hommes, englobe le dogme chrétien ; Victorinus intègre certains motifs sceptiques à un propos globalement influencé par le néoplatonisme porphyrien. Dans un second temps, une comparaison est menée avec la réfutation du scepticisme par Augustin dans le Contra Academicos, écrit en 386. Même si l’on ne peut en tirer de conclusions fermes sur une influence de Victorinus, la comparaison entre ces deux œuvres sur les questions liées aux thèmes de la connaissance, sur les notions de probable, de vrai et de vraisemblable montrent des choix opposés, témoignant d’une réception différente des concepts cicéroniens en la matière.