Abstract

L'objet de ce commentaire sur Die Idee der Phänomenologie est de montrer comment ce texte, apparemment peu favorable à la thèse qui voit dans la phénoménologie husserlienne une tentative de surmonter l'opposition idéalisme-réalisme confirme néanmoins cette interprétation. Les notions d'immanence et de transcendance, utilisées par l'auteur dans son écrit, désignent non le fait qu'au objet serait ou ne serait pas contenu dans le conscience, mais le fait qu'un objet visé est ou non rencontré par la conscience tel qu'elle le vise. Lorsqu'on réfléchit à l'idée de la réduction — dont cet écrit présente une première ébauche — ou voit que le seul objet absolument immanent est le couple moi naturel -monde naturel en tant qu'il forme, comme couple, le corrélat du moi réduit. On cherche ensuite à développer les conséquences de cette thèse. Elles sont entre autres : I o que l'opposition idéalisme-réalisme n'est pas insurmontable ; 2 ° que le primat philosophique absolu du problème de la connaissance doit être abandonné ; 3 ° que la phénoménologie, pour décrire l'objet de la thèse qui vient d'être énoncée, peut user jusqu'à un certain point ou du langage du réalisme ou du langage de l'idéalisme. Cependant on ne veut pas dire par là que toute difficulté est éléminée. Ou veut dire que la vraie difficulté d'une philosophie phénoménologique est de concevoir correctement la réduction devenue tout à la fois le fondement, le motif et la fin de la réflexion philosophique. Ce qui ne s'obtient peut-être que si la réduction se définit non comme une opération accomplie une fois pour toutes mais comme un effort inépuisable