Clio 48:17-42 (
2018)
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Abstract
Relégué à près de trente ans de réclusion après la déposition de son père, Murad V, et l’avènement de son oncle, Abdülhamid II, en 1876, le prince Salahaddin Efendi nous a laissé un corpus impressionnant d’écrits personnels. Cette documentation d’une richesse et d’une nature exceptionnelles rend compte du contexte « familial » de deux hommes vivant en captivité, entourés d’une centaine de femmes. C’est là une rare occasion de se pencher sur cet univers féminin, même à travers des documents éminemment masculins. Presque involontairement, le prince se fait le truchement de bien des sentiments et frustrations émanant des femmes qui l’entourent, à commencer par une de ses concubines, avec laquelle il vivra un véritable enfer sentimental et émotionnel. C’est ainsi que toute la hiérarchie du harem se dévoile, au gré des observations et des sentiments du prince, s’étageant de sa puissante grand’mère, Şevkefza, aux dizaines de modestes esclaves assignées à leur service.