Abstract
Cet article pose la question de savoir si les quarks — constituants élémentaires de la matière et dernières particules de la physique des hautes énergies à avoir été confirmées — peuvent être observés de manière directe ou indirecte. D’abord, des définitions antérieures de « l’observation » en physique seront examinées — en l’occurrence, celles proposées par Grover Maxwell, Bas van Fraassen et Dudley Shapere. Puis, leurs résultats seront comparés à une définition du concept d’observation et à une différenciation entre l’observation directe et indirecte. Une possibilité de mettre en évidence les quarks de manière expérimentale est le phénomène des jet-events, qui représentent un type spécifique de désagrégation dans les détecteurs de particules. Ces jet-events contribuent à l’étude de cas ici centrale, puisqu’ils sont la preuve la plus convaincante à ce jour des quarks. L’examen de jet-events et leurs évaluations par des physiciens mènent à la conclusion que les quarks ne peuvent être observés, ni directement ni indirectement. Cette thèse sera comparée aux points de vue de Kristin Shrader-Frechette et Michela Massimi sur l’observabilité des quarks. On en tire la conclusion que les quarks ne sont pas observables, si l’on entend employer le terme « observation » dans un sens non métaphorique et en conservant une relation avec ses usages dans la vie quotidienne.