Critique et espace public chez Habermas : De la démocratie éclairée a la démocratie radicale

Revue Philosophique de la France Et de l'Etranger 189 (2):211-222 (1999)
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Abstract

Il y a chez Habermas un déplacement de l'idée de critique, qui le mène de la nostalgie des Lumières à l'acceptation de l'idée de démocratie radicale malgré ses imperfections. Ce déplacement tient à l'échec admis et reconnu des démarches transcendantales. Il demeure un espace public d'interaction, de négociation et d'ajustements. Il y a, en ce sens, une sorte de fatalisme démocratique. C'est à l'extérieur de l' espace public ainsi redéfini que doivent maintenant se reporter des questions comme : Qu'en est-il du sort des exclus de la communication, de ceux qui n'accèdent pas à l' espace public ou demeurent confinés dans leur espace reclus ou maintenu en situation de « ségrégation »? Il y aurait donc à compléter la réflexion de Habermas dans deux directions : du côté d'une exploration du rôle du malentendu, de la mésentente, et de l' « inintelligence » dans la communication démocratique radicale ; du côté aussi d'une étude de la violence comme expression et effort pour entrer dans la communication. Des ajouts de cette sorte ne remettraient cependant pas en cause une pensée qui a déjà intégré les distorsions et les défis à la communication au sein de sa conception de la communication. Habermas' concept of « critique » has undergone important changes since his earlier book on public space. He moved from a nostalgia of the ideal and radical criticism of the Aufklärung to the acceptance of radical democracy whatever its imperfections. These changes came with Habermas' gradual admission that his transcendental program could not be completed. There is only room left for a public space made of interactions, bargaining processes and imperfect adjustments. Democracy is, so to speak, a fatality. This renewed concept of a public space is the framework within which one major issue should be raised : how to make sense of the fact that many are excluded from the communicating process or kept in a minority position? Habermas' reflection should then be implemented in two directions : 1 / What part do misunderstandings, dissensions, conflicts, communication breakdowns, play in democratic communication? 2 / What is the function of violence as an expression and effort at getting into the communication process? For all that, these additions would by no means weaken Habermas' thought since he now clearly takes into account distorsions in communication and failures.

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