Abstract
On prend co mme point de départ la distinction aristotelicienne entre Logos apophantikos et Logos semantikos - Aristote - De L ’Interprétation, 4, 17a. Cette distinction conduit Aristote à faire la séparation du discours scientifique, passible de vérité, des sciences théorétiques - et du discours non-scientifique, dépossedé de vérité - Rhetorique et Poétique. Le discours scientifique aurait, d'après Aristote, une primauté indiscutable. Dans le présent travail on défend que le discours prédicatif est subordonné au discours non-prédicatif, qu'il présuppose. C'est l'étude de la structure "en tant que" qui le montre. La structure "en tant que" apophantique s'enracine dans l'expérience de la substance. La structure "en tant que" herméneutique renvoye à une dimension communicative. Cette dimension communicative du discours devient ignorée quand on donne une primauté exclusive au Logos apophantikos, à l'expérience de la substance. Par contre, la dimension communicative du discours est bien présupposée, de façon explicite, par Aristote lui-même, dans la Rhétorique et la Poétique, bien qu'il la consi d ere subordonnée. On demande s'il est possible de soutenir la subordination de la Rhétorique et de la Poétique à la Philosophie théorique, alors que le Logos apophantikos, chemin conducteur de la pensée d'Aristote, devient lui-même subordonné.