Clio 56:115-126 (
2022)
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Abstract
Parmi les déesses du monde mésopotamien, deux figures féminines se dégagent : les soeurs Ištar et Ereškigal. Ištar agit dans la sphère des relations amoureuses, et surtout de la bataille. Elle joue dans la guerre comme elle le ferait « avec une corde à sauter ». Ereškigal règne sur le monde des morts : elle est celle « qui n’a pas connu le jeu des jeunes filles ». Cette contribution s’appuie sur les documents écrits (hymnes, narrations mythologiques) en cunéiformes (sumérien – akkadien et textes bilingues) des iie et ier millénaire av. n. è. Elle prend pour angle d’approche les relations conflictuelles entre ces grandes déesses pour mieux saisir leurs rapports respectifs au jeu : où et quand jouent-elles? À quoi et avec qui jouent-elles? Quelles sont les informations que l’on peut en tirer pour les femmes et jeunes filles humaines? Diverses problématiques sont abordées à la lumière des études de genre : celles des rapports intergénérationnels et interfamiliaux, de la définition des espaces privé-public, de la séduction et de l’érotisme.