Abstract
Si les savants du xviie siècle revendiquaient la responsabilité morale qui découlait de leur connaissance particulière, leurs mécènes préféraient les applications fidèles et utiles de cette connaissance. Un savant osait-il, donc, s’opposer à son mécène? Trois associés, au moins, de l’Académie royale des sciences se distinguatient de Louis XIV sur des questions de philosophie naturelle, de religion et de politique. Le cas de l’un d’eux, Nicolas Hartsoeker, un savant hollandais et fabricant d’instruments d’optique, espion de Louis XIV pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg, révèle des liens complexes entre science et conscience pendant la révolution scientifique.