Henri Focillon et la pensée asiatique de Tenshin Okakura
Bigaku 52 (2):15 (
2001)
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Abstract
Entre 1910 et 1927, Henri Focillon étude intensément l'art asiatique, publiant trois livres et cinq articles en la matière. Les ouvrages doivent beaucoup à la pensée de Tenshin Okakura, dont Les Idéaux de l'Orient a été traduit en français en 1917, quatorze ans après la publication de la version originale. La lenteur de cette traduction fait surgir dans les années 1920 et 1930 en France, la conception inattendue de l'histoire de l'art asiatique, ce qu'il convient d'appeler " l'histoire universalle de l'art". Le livre d'Okakura a déjà perdu de son autorité dans les années 1910. L'aspect idéologique de son idée "pan-asianiste" a été stigmatisé du point de vue scientifique. Mais Focillon n'hésite pas à admirer sa perspective historique, bien structurée, parce qu'il y devine la possibilité de dégager l'universalite de l'art. Okakura, prônant son idée de "l'unité de Asie", oppsait l'art asiatique a l'art occidental. Focillon, à son tour, utilise la notion d'"unité", tout en l'extrapolant au delà de "l'antinomie Orient-Occident". Il envisage de remplacer "l'unité de l'Asie" par un concept plus mégalomane de "l'unité de l'Eurasie". Réfléchissant à la fois sur l'idéal d'Okakura et sur le problème politique d'après-guerre, Focillon en arrive à établir une espèce d'"histoire universelle del'art"