Abstract
Cette étude vise dans l'ensemble à définir correctement l'idéalisme de J. G. Fichte en analysant sa pensée dans sa relation avec l'empirisme logique. Il se peut qu'il existe des sentiments inexprimables, mais toute pensée scientifique doit s'énoncer. Or il n'est point d'énoncé qui ne soit étayé par la raison dans son objectivité principielle. C'est cette même raison qui assure à l'objet empirique une vérité que par lui-même il ne possède pas. L'empiriste croit, se fondant, si l'on peut dire, sur le donné plus que fluctuant des sensations, parvenir, par une induction que rien ne justifie, à conférer à son objet une consistance plus relevée. Prédécesseur de Husserl, mais aussi de Whewell, Fichte montre que la raison est immanente à l'expérience comme visée et pouvoir d'universalité. Loin que le monde soit un rêve, c'est la demeure de l'esprit. Aussi, se plaçant sur le terrain de l'empirisme, l'auteur de la Doctrine de la Science parvient à renverser les rôles : le rêveur est l'empiriste. L'auteur de l'article, dont l'éloge n'est plus à faire, a voulu montrer en rassemblant des textes qui appartiennent aux différentes étapes de la progression philosophique de Fichte la constance fondamentale de cette orientation qui veut qu'il n'existe de réalisme vrai que par l'esprit.