Abstract
Certains, selon Diogène Laërce, voyaient en Homère le premier des Sceptiques. Or, trois problématiques fondamentales du scepticisme (mise en cause du principe d’identité, de la Vérité comme norme absolue et donc du langage) semblent en quelque sorte illustrées dans les Poèmes homériques qui mettent en scène, par différents procédés narratifs, syntaxiques ou stylistiques, la relativité des choses (relativité de l’apparence d’un individu, relativité des classements, relativité des perceptions). Dans les Poèmes homériques s’exprime une forme de logique, poétique, qui s’inscrit dans les modulations de l’allocution, en particulier dans les discours en catalogue où les éléments apparaissent dans un processus de différenciation qui peut préfigurer le « style suspensif » des Sceptiques.