Abstract
Dino del Garbo, médecin actif dans les premières décennies du xiv e siècle, est surtout connu pour son commentaire au poème de Guido Cavalcanti Donna me prega. La présente étude propose l’édition d’une question quodlibétique sur la capacité de l’imagination à altérer le corps, disputée à Bologne ou Sienne dans les années 1320. Nous examinons le contexte médical et philosophique dans lequel s’inscrit cette question, en montrant notamment comment le débat s’est progressivement cristallisé autour de l’opposition entre un modèle avicennien et un modèle aristotélicien des rapports entre l’âme et le corps. L’analyse de ce débat permet d’éclairer d’un jour nouveau la glose de Dino del Garbo à Donna me prega et aussi, de manière incidente, le poème lui-même.