La « camera-réalité », néologisme qualifiant la nature du médium photographique, est un « objet théorique » qui interroge l’irruption de l’image photographique en philosophie. Siegfried Kracauer définit dans Théorie du film le réalisme propre à l’image photographique, en revisitant le concept d’affinité, dans une discussion serrée avec l’héritage kantien qu’il connaît parfaitement : il y va d’une redéfinition de l’expérience esthétique par l’enregistrement, entre déliaison et rédemption, le trait d’union entre caméra et réalité signant un effort conceptuel à notre (...) avis remarquable. (shrink)

Notre travail porte sur la métaphysique et la psychologie de Johann Friedrich Herbart (1776-1841). Ancien élève de Fichte, Herbart a rompu très tôt avec le courant idéaliste de son époque. Sa philosophie de la connaissance propose une lecture de Kant à contre-courant, réaliste et empiriste, qui rejette l’invention du transcendantal. Refusant une critique de la raison et de nos pouvoirs de connaître, Herbart prétend poursuivre l’héritage critique en élaborant une métaphysique de l’être et une psychologie tout à fait originale, à (...) laquelle il donne le statut d’une science, appuyée sur les mathématiques. L’ontologie réaliste reprend le principe kantien qui fait de l’être une position, ce qui nous oblige à sortir du concept pour l’expérience, mais veut combler la séparation entre le phénomène et la chose en soi, ce qui implique une redéfinition de la substance. Sa psychologie dénonce la psychologie des facultés, admise par Kant – qui ne critique pas nos prétendus pouvoirs de connaître – et engage ainsi une redéfinition de la représentation. (shrink)

This article analyzes the thematic and conceptual importance of aesthetics and ›Kunstwissenschaft‹ within the journal Logos, where ›style‹ is a conceptual tool for analyzing the crisis of modernity, both a diagnosis and a symptom of an era that questions the form and equally the absence of form in culture. If Logos is indeed a philosophy of culture in action, both Wölfflin’s categorical research and Simmel’s emphasis on the importance of tragedy manifest the tensions that characterize it.

This paper questions the apparent silenc of Cassirer’s Philosophy of Symbolic Forms on the unconscious, in its double sense of the psychic structure and of the description of the imperceptible. Although Cassirer is engaged in a very fine phenomenological analysis of our experience of the world, under the prism of a critic of culture, and although he does not believe in the evidence of the self, the absence of the unconscious from his account shows precisely the force of his conceptualization (...) of the symbolic. Why and how does the theme of the unconscious absorb that of the symbolic? The article argues that the question has to be analyzed through “symbolic pregnance” (symbolische Prägnanz) and “concrescence” (Konkreszenz). Nonetheless, here, the concepts of “subject,” “reason,” and “representation” are considerably re-semantized and, therefore, displaced by the key concept of “symbol.” To analyze this problem, the prism of aesthetics will be fundamentally privileged. Symbolic aesthetics crystallizes these questions of perceptive phenomenology with a rare intensity, articulating the personal and the impersonal dimensions in a focusedway. The texts of Langer will help us to explain the field that Cassirer explored only in a discontinuous and fragmentary way. Our hypothesis is the following: when the double dimension (personal and impersonal) of the experience is intensified, not only does symbolic aesthetics go beyond the classical opposition between conscious and unconscious, but it also goes beyond the distinctions between form and affect, form and content, and formalism and expression. (shrink)