Abstract
Peut-on prouver que l’âme raisonnable est par elle-même et essentiellement forme du corps? C’est pour résoudre cette question que des générations de lecteurs d’Averroès recourent à la distinction entre forme inhérente et forme assistante. On examine l’histoire de cette distinction dans l’après-coup du concile de Vienne (1312) et du concile de Latran V (1513), dans sa triple dimension noétique, ontologique et anthropologique. On présente les sources et les divers aspects de la théorie averroïste de la forme assistante, de Siger de Brabant à la scolastique tardive et à la première modernité, selon laquelle l’intellect n’est ni forme inhérente ni moteur séparé, mais forme séparée.