Abstract
La question de l’identité n’est pas nouvelle, mais c’est sans nul doute avec l’avènement du débat libéraux-communautariens consécutif à la parution de Théorie de la justice de Rawls que l’acuité et la portée du problème identitaire transparaît nettement dans les travaux théoriques des uns et des autres. Aux libéraux, censés nous présenter une version procédurale de l’identité, s’opposent les communautariens et leur vision de la personne profondément ancrée dans des valeurs qu’elle ne pourrait renier sans se perdre à jamais elle-même.Pour autant, l’intuition qui guide ce travail est qu’un certain libéralisme peut tout à fait parvenir à proposer une vision conséquente de l’identité. Le présent propos s’attache à reconsidérer les termes de cette confrontation en donnant essentiellement la parole à trois philosophes , sans pour autant s’interdire d’autres références moins impliquées dans ce débat .The question of identity is surely not a new one. However, the rise of the liberal-communautarian debate as a consequence of the publication of A theory of justice gave it a real acuity. Indeed, liberals, with their so-called procedural vision of identity, conflict with communautarians and their understanding of the person as genuinely embedded in a set of values she couldn’t repudiate without disappearing herself.This study works on an adjustment of this Manichean setting of the problem, by establishing a dialogue between three philosophers : Taylor and Walzer, as members of the communautarian team, and Rawls, as the liberal opponent; this, however, won’t prevent us from working on authors who are not directly involved in this debate . The main idea of this paper is that a particular liberalism is able to propose a vision of identity which takes seriously the most communautarian criticisms, so that the traditional gap between the two doctrines becomes deeply meaningless